FT ELYNN CLARK.

Marlow attrape le téléphone portable qui vibre violement sur la table basse du salon dans un bruit assourdissant. Elle soupire, jette un rapide regard sur le petit garçon qui joue avec des lego sur le tapis du salon et fixe l’écran tactile. Le nom « maman » s’incruste sur l’écran et elle ne peut pas faire autrement que de décrocher. Marlow redoute toujours ces coups de téléphone, parce qu’elle sait que sa mère n’attend qu’une chose ; une chose qu’elle ne peut pas lui donner.
Et durant tout l’appel, c’est la même chose que les appels qu’elle reçoit tous les mois. Sa mère commence par lui demander de ses nouvelles et Marlow réponds toujours que les choses ne changent pas ; que sa vie est bien et que ses jambes vont mieux. Elle demande des nouvelles de son père et les choses commencent à se tendre. Elle sent les sanglots dans la gorge de sa mère quelques minutes avant qu’elle n’éclate en larmes et la supplie encore une fois de rentrer à la maison. Alors la douce Marlow, elle prend sur elle pour pas pleurer non plus et elle explique à sa mère qu’elle ne rentrera pas ; parce que c’est pas possible ; mais elle n’arrive jamais à lui expliquer pourquoi.
Et après ça, elle redoute le futur coup de téléphone de ses parents.

Lorsque le dernier enfant a rejoint ses parents, il est près de dix-huit heures trente. La maman était en retard et s’est confondue en excuse ; mais voyant sa mine fatiguée, la jolie Marlow s’est contentée de lui dire que ce n’était pas grave et d’aller se reposer. Alors maintenant, elle traîne les pieds, réfléchis à ce qu’elle pourrait bien faire de sa soirée, sortir seule ? Ouais, elle pourrait. Elle a pris l’habitude de le faire, depuis qu’elle est revenue. Lorsqu’elle était à Newport Beach, elle avait pris l’habitude de sortir avec Elynn sa meilleure amie et elles passaient toutes les deux des soirées fantastiques !
D’ailleurs, elle n’est pas retournée dans ce café depuis qu’elle avait décidé d’élire domicile définitivement ici. Faut dire que quand elle a décidé de quitter son chez soir, c’est la première destination qui lui est venue en tête : des moments de sa vie d’étudiantes, des rires et de très bons souvenirs à perte de vue. Mais les choses ont changé, alors elle n’y est pas retournée. Mais peut-être que ce serait l’idée idéale pour ce soir ?
Bien qu’il lui reste du temps, elle commence à réfléchir à ce qu’elle va porter ce soir ; surement quelque chose de basique. Elle a un peu changé de style, elle s’habille toujours comme avant ; comme une adolescente, comme une jeune adulte. Elle profite toujours de sa jeunesse :  vingt-quatre ans, elle est toujours jeune !

Minuit. Marlow est en direction de San Joaquim Hills pour une soirée pleine de folie. Elle s’est habillé normalement. Un jean moulant, un top blanc parce qu’elle voulait tenter le diable ; elle a laissé ses cheveux lâchés par aucune coiffure ne lui convenait et elle a chaussé de belles chaussures à talons qu’elle ne sort que pour les grandes occasions. Elle rentre dans encombre dans le bar, mais le vigile lui demande quand même sa carte d’identité, pourtant, elle est sûre Marlow, elle ne fait pas si jeune que ça. Le vigile ne lui adresse pas un regard et la laisse s’enfoncer dans la masse ; sa première direction ? Le bar.
Elle s’apprête à commander un verre et elle parcourt le comptoir du regard, parce qu’elle veut voir qui s’y trouve qui profite d’une soirée alcoolisée. Et soudain, elle se bloque, elle ouvre grand les yeux et elle s’approche vers un visage qui lui est parfaitement familier, là, accoudé au comptoir quelques mètres plus loin. Elle affiche un grand sourire et elle se poste derrière cette personne qui, elle doit l’avouer, lui a beaucoup manquer.

« ‘Lynn ? Oh putain, ‘Lynn, c’est bien toi ? » Elle s’exclame derrière elle, un grand sourire sur le visage à deux doigts de prendre la jeune femme à la jolie chevelure blonde dans ses bras.

FT ELYNN CLARK.

'LLynn ! » Ne peut s’empêcher de s’exclamer de nouveau Marlow. « Oh, moi aussi, tu ne peux pas savoir ! »

Faut dire que sur le coup, elle a eu un peu de mal à y croire, Marlow. Alors, quand elle comprend que c’est bien celle qui a été sa meilleure-amie pendant ses années université, elle écarte les bras et elle y attire la blonde pour la serrer dans ses bras aussi forts qu’elle le peut. Et putain ce que ça lui fait du bien. Sous le coup de l’émotion, elle sent les larmes lui monter aux yeux. Mais elle ne pleure pas, parce que les larmes roulent pas sur ses joues.
Elle se recule finalement de leur étreinte, parce qu’elle a beaucoup de chose à lui demander, à lui raconter. Et elle sait que Elynn aussi doit avoir pleins de trucs à te raconter. Elles se sont pas vues depuis tellement longtemps qu’il ne peut pas en être autrement. Mais ça lui donne aussi envie de profiter des soirées comme avant ; ces soirées qu’elle passait à rigoler et à s’amuser jusqu’au bout de la nuit.

« J’arrive pas à y croire, putain ! ça fait tellement longtemps ! » Elle marque une pause, s’installe à côté d’elle. Ca mérite un verre. « J’ai dû louper tellement de trucs dans ta vie ! Faut que tu me racontes tout ! Et on a qu’à faire ça autour d’un verre ? C’est moi qui régale ! »

Elle pourrait lui poser d’innombrable questions, mais elle se contente de lui demande de tout lui raconter parce qu’elle veut pas l’assaillir et la laisser choisir ce qu’elle va lui raconter. Parce que c’est pas parce qu’elle ne l’a pas vu depuis longtemps, qu’elle n’est pas aussi attachée à elle. Marlow à l’impression de l’avoir quitté hier, mais finalement ça fait beaucoup plus longtemps.
Marlow, elle a le sentiment, qu’elle ne va pas laisser la blonde toute seule, ce soir. Parce qu’elle est tellement contente de la revoir, qu’elle va surement lui proposer qu’elles se revoient autour d’un verre, dans un café, ou même qu’elle vienne chez elle pourquoi pas ! En tout cas, elle a juste envie de rattraper le temps perdu ; c’est con mais depuis tout ce temps, Marlow elle a pas retrouvée d’amie comme elle, elle a pas trouvé de personne comme elle. En même temps, c’est difficile de remplacer ce genre de relations.
Et oh putain, ce qu’elle lui a manqué.

FT ELYNN CLARK.

Marlow ne peut pas attendre une meilleure soirée. Elle vient de retrouver sa meilleure-amie et rien de mieux que des retrouvailles dans le bar qu’elles fréquentaient toutes les deux des années auparavant, autour de deux cocktails pour commencer la soirée en douceur. Deux cocktails que Marlow ne mets pas beaucoup de temps à obtenir grâce au serveur qui a bien remarqué que la brune attend de pouvoir de commander de pieds fermes.

« Parle pour toi ! Tu es magnifique ‘Lynn ! » Répond la jolie brune tandis qu’elle observe son amie avec un large sourire accroché aux lèvres. « D’ailleurs, je crois qu’un garçon un peu plus loin est de mon avis. » Lance Marlow en jetant un regard dans le dos de la blonde.

Elle s’amuse de sa remarque et n’hésite pas avant d’attraper les deux verres que le serveur leur tend. Elle incite la jolie blonde à trinquer tandis que celle-ci lui raconte une partie de ce qu’elle a manqué jusque maintenant. Marlow l’écoute d’une oreille très attentive, ne voulant pas manquer un seul détail de la vie de la jolie blonde.

« Oh toutes mes félicitations ! » S’exclame Marlow en venant écarquiller les yeux. « Je suis vraiment fière de toi ! » Elle continue avant de faire une moue. Alors, elle a soudainement une voix moins enjouée. « Je me doute que ça ne doit pas être facile tous les jours. J’aurais bien voulu être là pour toi. » Elle marque une courte pause. « Mais dis-moi, aucun prince charmant en vue ? »

Elle sait très bien qu’Elynn est très renfermée et ne se laisse pas approcher, mais Marlow espère au moins qu’elle a réussi à trouver quelqu’un même s’ils ne sont pas en couple actuellement. C’est plus fort qu’elle, Marlow veut qu’elle soit heureuse, et elle aimerait beaucoup entendre une réponse positive de la bouche de sa meilleure-amie. Lorsque c’est son tour, elle se pince les lèvres et se demande si elle ferait mieux de tout raconter ici ou d’attendre plus tard. Elles sont là pour s’amuser plutôt que de se raconter des choses plutôt tristes. Alors, Marlow décide que finalement, ça attendra une autre fois.

« Oh et bien tu sais… Je n’ai pas terminé mes études de psychologie, et maintenant je suis assistante maternelle, je m’occupe de petit bout de chou toute la journée ! » Elle sourit et continue. « Hum… Après ça ma vie n’est pas très intéressante, ni même très mouvementée, tu sais. »